Chez les cétacés, la majorité de la masse graisseuse
est localisé dans l’épaisse couche de lard sous-cutané.
Il isole l’animal et le profile. Il constitue également
une réserve énergétique.
La température du noyau central chez les orques est d’environ
36,4 °C. Il y a un gradient décroissant de température
du lard vers la peau. Des systèmes de circulation à contre-courant
dans les nageoires permettent de réguler les échanges thermiques
du milieu extérieur avec le noyau central.
Le système circulatoire des cétacés intervient
pour conserver ou dissiper la chaleur corporelle et maintenir la température
interne.
Les artères des nageoires pectorales, caudale, et dorsale sont
entourées de veines. Ainsi, les calories transportées par
le sang artériel, réchauffé au contact du noyau central,
sont en partie transférées dans le sang veineux, refroidi
dans les nageoires au contact de le milieu extérieur. Une part de
la chaleur corporelle est donc redirigée vers le noyau central plutôt
que d’être dissipée dans le milieu extérieur, limitant
ainsi les pertes calorifiques.
En plongée, la circulation périphérique est réduite
au minimum (vasoconstriction), limitant ainsi les échanges thermiques
avec le milieu extérieur.
Au cours d’une activité physique prolongée ou en milieu
extérieur chaud, l’excédant calorifique doit être dissipé
dans le milieu extérieur. Dans ce cas, la circulation sanguine augmente
à la surface des nageoires pectorales, caudale, et dorsale (vasodilatation)
et diminue au cœur de l’organisme (vasoconstriction). L’excédant
calorifique est donc dissipé dans le milieu extérieur, et
le réchauffement du sang limité au cœur de l’organisme.
Le profile fusiforme des cétacés et la taille réduite
des membres diminuent la surface corporelle exposée à l’environnement
et les déperditions calorifiques. (Sea World Inc., 1993)
Les vertébrés ne sont pas à proprement parler crées
pour vivre dans l’eau de mer ; la teneur en sel de leur sang et de toutes
les autres humeurs corporelles est, à ce point de vue, bien plus
faible que celle de l’eau de mer. Par conséquent, l’excédent
de sel absorbé, soit par ingestion alimentaire, soit par ingurgitation
de l’eau de mer, doit être à nouveau rejeté hors de
l’organisme. Les cétacés ne sont pas pourvus de cellules
éliminatrices de sel (cellules à chlorure) comme les poissons
en possèdent dans leurs branchies. Ils ne peuvent non plus éliminer
le sel par des glandes nasales comme un grand nombre d’oiseaux de mer.
De même, les cétacés ne disposent pas non plus de glandes
sudoripares qui, chez un grand nombre de mammifères, sécrètent
une solution saline. Leurs seuls organes d’élimination du sel sont
les reins ; ces derniers, comparativement à ceux des mammifères
terrestres, sont très grands. Chez les petits cétacés,
ils sont deux fois plus grands que chez les mammifères terrestres
de même taille. En outre, les reins des cétacés sont
divisés en un grand nombre de petits lobules appelés «
reniculi » (petits reins), ce qui augmente considérablement
la masse du cortex du rein dont l’importance est majeure en ce qui concerne
l’excrétion. (SLIJPER & HEINEMANN, 1975)